La nouvelle saison de la vanille de Madagascar est proche. Et la filière fait face à de nouvelles difficultés. La Commission européenne a revu le taux de LMR autorisé dans les bourbons. Une situation qui inquiète les autorités locales et les producteurs. Cela risque en effet de provoquer une nouvelle crise de la vanille dans le pays.
De 0.3 mg à 0.2 mg par kilo pour le taux de nicotine de la vanille de Madagascar
En septembre 2023, la Commission européenne annonce un durcissement des normes pour l’exploitation du bourbon. Désormais, le kilo de vanille de Madagascar ne devra pas dépasser les 0.2 mg de nicotine. Le taux était de 0.3 mg auparavant.
Cette nouvelle réglementation aurait pour objectif d’améliorer la qualité des gousses exportées. Pour cause, les exigences des différentes filières qui utilisent la vanille sont aussi de plus en plus drastiques. Une réduction des taux de LMR améliorerait le goût et les vertus du produit. Si vous souhaitez plus d’informations, rendez-vous sur ce site vanille-de-madagascar.com.
Un nouveau coup dur pour Madagascar
Cette annonce fait l’effet d’une bombe. C’est le cas pour les producteurs comme pour les autorités locales. En effet, 80 % de la production de vanille locale dépasserait largement ce taux. Selon le groupement des exportateurs de vanille de Madagascar, le risque d’une nouvelle grande crise est important. Pour cause, l’Europe est l’un des plus grands importateurs du bourdon. S’il refuse des tonnes de vanille, le taux d’invendu sera trop difficile à écouler. Sans compter les restants de la saison précédente à cause de l’échec du prix plancher.
En plus, le rejet de l’Europe peut inciter d’autres pays à en faire de même. Non seulement, cela impactera les prix qui ont déjà du mal à remonter. Mais, la filière pourrait ne pas se relever d’un refus d’exportation de 80 % de son nouveau stock.
Les autorités locales tentent de négocier
Aussitôt la nouvelle mesure annoncée, les autorités locales ont pris rendez-vous avec la commission. Le but étant de négocier. Ce qui a donné lieu à un sursis pour la vanille de Madagascar. Jusqu’en janvier 2024 dernier, la Commission européenne acceptait des bourbons de 0.5 mg de nicotine par kilo. Une solution qui n’en est pas forcément une selon les producteurs. Pour cause, une grande partie des produits dépassent encore ce taux de LMR.
Mais, ce sursis consiste aussi à permettre à Madagascar de revoir sa technique de production. Du moins, ce doit être le cas selon la Commission européenne. Les exigences internationales vont, de toute façon, changer. La Grande île doit être sur le coup.
Pour autant, des pourparlers sont toujours en cours. Les autorités locales tentent de négocier une mesure exceptionnelle pour le bourbon de Madagascar, et ce, sur le long terme. On attend toujours le résultat de cette négociation.
Mais, pourquoi la vanille de Madagascar contient-elle de la nicotine ?
Des tests ont été menés au niveau européen. Et, effectivement, la vanille de Madagascar contient énormément de nicotine. Mais, la raison en est inconnue. Selon les scientifiques, cela pourrait provenir des engrais utilisés afin d’améliorer la qualité du sol au cours de la plantation. Dans ce cas, les producteurs malagasy doivent trouver un moyen d’en changer.
Mais, il peut aussi y avoir plusieurs explications à cette situation. Par exemple : une présence naturelle dans les plantes, une contamination environnementale, etc. Selon la Commission européenne, le délai de sursis devait permettre de répondre à cette question et de trouver la réponse.
En tous les cas, il semble que la vanille de Madagascar ne soit pas encore sur le point de remonter la pente. En plus de la concurrence qui fait rage, elle doit aussi faire face à de nouvelles normes d’exportation. De quoi en décourager plus d’un.